Les illusions d'optique artistiques

 

 

Seconde partie : Les illusions d’optique artistiques

 

 

      Si les savants ont créé les illusions d’optique géométriques afin d’étudier les limites des yeux et le fonctionnement d’une partie du cerveau, il est une autre catégorie de personnes qui ont usé des illusions d’optique pour leur art : ce sont les artistes.

A la différence des illusions géométriques, les illusions artistiques ne sont en aucun cas dues à une erreur d’interprétation de notre système visuel mais plutôt à la conception de l’œuvre elle-même qui nous induit en erreur par des indices trompeurs.

Les erreurs d’interprétation des illusions artistiques qui sont faites, ne sont pas perçues de façon identiques pour tout le monde, puisque nous n’avons pas tous le même vécu, ni les mêmes images en tête. Oui en effet, l'interprétation de ces illusions varie en fonction de la culture, et du vécu de chacun. Nous pouvons distinguer trois types d'illusions artistiques.

La première catégorie regroupe les illusions qui font naître des interprétations visuelles plutôt éloignées de la réalité du dessin. Par exemple cette image : notre cerveau a l’habitude de voir une tête faite de chair. Or, celle-ci est constituée de nombreux animaux. C’est pour cela que nous avons du mal à analyser cette image.

 

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         Arcimboldo (1527-1593) est l’un des plus grands adeptes de ce type d’illusions. On peut notamment citer son célèbre personnage composé de fruits.

 

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         Même explication ici : le B et le 13 sont écrit exactement de la même manière, or le cerveau établit une nette différence entre les deux car il cherche à donner du sens à l’image et rétablit son contexte.

 

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La seconde catégorie porte sur l’ambigüité car ce sont des images qui peuvent donner lieu à au moins deux interprétations très différentes qui s’excluent mutuellement.

Dans cet exemple, on peut voir soit une belle jeune femme, soit une vieille sorcière. Généralement, au début nous ne voyons qu’une seule des deux interprétations possibles, puis lorsque nous avons trouvé les deux, il devient possible pour notre cerveau de passer librement de l’une à l’autre.

 

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Un célèbre peintre surréaliste a notamment utilisé ce type d’illusions dans ses œuvres. Il s’agit de Salvator Dali.  Par exemple, Marché aux esclaves avec apparition du buste invisible de Voltaire (1940).

 

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         On y voit des personnages, mais également le visage de Voltaire en gros plan (la tête des deux jeunes femmes forme les yeux).

 

Enfin, la dernière catégorie regroupe les images impossibles. C'est-à-dire que des parties différentes de chacun des dessins suscitent des interprétations qui sont incompatibles entre elles. Tous les objets, ou formes de cette catégorie ne peuvent pas exister ou seraient fortement improbables dans la réalité.

 Escher (1898-1972) est considéré comme le maître des objets impossibles. Escher associe perfection d'exécution et imagination. Il abuse de nos sens visuels, joue avec notre raison, invente de nouvelles représentations spatiales et de nouveaux mondes qui n'existent que par le dessin. Nous allons étudier une œuvre très connue d’Escher : montée et descente.

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 On y voit un édifice qui semble tout à fait normal en apparence. Pourtant, en regardant de plus près, on remarque des moines  descendant un escalier situé au sommet d'une tour quadrangulaire. D'autres moines montent ce même escalier en croisant les autres. Si nous suivons la file des moines qui montent, on constate qu'elle ne redescend jamais, et que l'escalier boucle sur lui-même en ne faisant que monter, ce qui est parfaitement impossible. En effet, un escalier d'immeuble part toujours du rez-de-chaussée pour monter en colimaçon jusqu'au dernier étage. Ici nous montons pour nous retrouver au point de départ. Et inversement pour la descente.

Comment Escher a-t’il réalisé ce miracle ? Eh bien c’est très simple en réalité. Nous allons réduire le dessin à un simple escalier, car en réalité tout le reste n’est qu’habillage. On voit ici un simple escalier qui monte.

 

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 Maintenant, regardez bien l'image ci-dessous. Elle montre comment, en faisant se raccorder des traits du dessin qui sont en réalité dans des plans différents (points A et B), l'arrivée de l'escalier se remet à monter, et ceci indéfiniment.

 

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 On appelle cet escalier: l'escalier de Penrose. Voilà l’explication. Il est vrai qu'Escher a sans doute modifié les "lignes de fuite" de la perspective pour faire rencontrer départ et arrivée tout en plaçant l'escalier sur le sommet de la tour.

 

 

   

  Fleche Droite 2fleche gauche

 

 

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